A l’heure où le Pape François accentue un peu plus les repères qu’il nous donne pour notre mission d’évangélisation, c’est plus que jamais sur les questions de société que se cristallisent les réactions, qu’elles soient enthousiastes ou plus… mitigées. Il en est en effet qui témoignent de certaines difficultés d’adaptations, quand ils ne manifestent pas quelques retorses crispations. Le Pape n’y connaîtrait rien à l’économie, il ne parlerait pas assez d’avortement, pas assez de loi naturelle, etc. Et d’une manière générale, les chrétiens ne militeraient pas de façon assez musclée.
Le chemin d’évangélisation qui nous est ouvert par le Pape n’est pas seulement un jésuitisme, au sens caricatural du terme. Il ne s’agit pas tant d’éviter les sujets qui fâchent, que de suivre le mouvement de la Révélation, en interrogeant le coeur de l’homme d’aujourd’hui, pour trouver de vraies réponses à ses aspirations. Oh pas forcément les réponses qu’il attend, mais celles qui relèvent. Je crois, comme le pensait le Père Pierre Teilhard de Chardin, que le christianisme est la meilleure réponse aux aspirations de notre époque, toute habitée d’une forme de « christisme », d’un mouvement d’évolution et de progrès, d’indignation contre la mort et, derrière le culte de la tolérance, d’une sensibilité très particulière à la miséricorde. Mais pour le voir, il faut croire que dans le coeur de chaque homme, malgré notre péché, le Seigneur met la bonne prière.
L’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables. (Rm 8,26)
Notre monde crie ses détresse avec le secours de l’Esprit. Et le Seigneur a dit « que celui qui a des oreilles, qu’il entende« . J’ai le regret de dire à ceux des nombreux catholiques qui comptent sur leurs attributs masculins pour changer le monde, qu’on entend moins bien avec ses bourses ! Au cri des femmes pour le droit à disposer librement de leur corps, à ceux qui veulent qu’on les aide à mourir, à ceux qui veulent un droit d’aimer, … il me semble aujourd’hui que la réponse qui délivre n’est pas « loi naturelle », et encore moins « oui mais comme ça c’est pas bien ». Il y a une prière à entendre, et une réponse chrétienne à donner. La réponse de Dieu au péché, c’est la miséricorde ; pas l’ajustement de ses parties pour la bataille.
Plus grand est le péché, plus grande doit être la miséricorde. Or la miséricorde, ce n’est pas un silence coupable sur le péché, ni un déni de sa gravité, c’est la réponse qui guérit. Cela peut, à l’occasion, être une parole qui fait mal, comme lorsqu’on s’enlève une écharde du pied ou qu’on cautérise une plaie. Mais cela doit surtout être quelque chose qui relève. Et pour relever, s’il me manque l’amour… le médecin est venu pour les malades, et nous qui nous targuons d’être ses assistants, il nous faut demander à notre monde : « où as-tu mal ? »
Dans ce qu’on a souvent entendu désigner comme « les points non négociables », concernant l’engagement des catholiques en politique, et qu’on traduit comme des réponses viriles aux lois sur l’avortement, l’euthanasie et le mariage, on a pointé combien l’évolution contemporaine des lois était mortifère. On a accusé, dénoncé, on s’est indigné. En tout cas pour ceux qui sont les plus bruyants, les plus couillus. Et ce faisant, pour tous ceux qui sont prisonniers de nos structures de péché, nous avons accusé, et accusé encore. Alors, trop occupés à dénoncer, nous n’avons pas suffisamment entendu le cri que ces évolutions ont traduit.
L’appel qui monte du fond de la détresse d’une population, en faveur de l’avortement, c’est – combien de fois l’avons-nous entendu – celui du droit des femmes à disposer de leur corps. Écoutons bien ces mots : disposer librement de son corps. Il y a là, quand on veut bien écouter, un appel à la libération de quelqu’un qui se sent réduit en esclavage. Et quand notre législation évolue, aujourd’hui encore, pour effacer la condition de détresse des femmes de la loi sur l’avortement, il faut là aussi réussir à traduire : c’est bien la détresse des femmes qu’on souhaite effacer. Comment ne pas l’entendre ?
Quand tu as compris ça, tu as compris, je crois, que le meilleur moyen de lutter contre l’avortement, ce n’est pas d’en parler encore et encore, en dénonçant le massacre des enfants à naître dans d’incroyables démonstrations de force. C’est d’écouter d’abord. Le premier des commandements passe par là : Shema Israël, écoute ! Ils existent heureusement les héros qui l’ont compris… mais l’écoute est toujours plus silencieuse, alors moins visible. Puis il s’agit de lutter aussi, ensuite… oui et avec autant sinon plus d’énergie, mais là, en ce qui concerne l’avortement, ce sera contre toutes les violences faites aux femmes, qui suscitent détresse et esclavage : domination sexuelle, en premier lieu (souviens-toi combien la question du viol est prégnante dans les revendications en faveur du droit à l’avortement), mais aussi plus globalement tout ce qui réduit la femme à son corps, et son corps à un objet. Ignore l’appel au secours, écoute avec tes bourses plutôt qu’avec tes oreilles, et c’est un autre que le Seigneur qui répondra à l’appel : alors il nous sera suggéré qu’il faut sans doute délivrer les femmes de cette maladie liberticide que serait la maternité. Le serpent n’est jamais loin pour siffler à l’oreille et nous tromper ; c’est qu’il sait, lui, avec quel organe on entend le mieux.
En bref, nous voulons défendre la vie ? Alors il faut défendre celles qui la porte, et s’en prendre directement à la structure de péché. Commençons par boycotter toutes ces caricatures de la femme qui sont véhiculées dans la publicité, le monde de la mode, les émissions de télé, la presse, les concerts de musique : tous ces endroits où on utilise les femmes comme des lampadaires, des portes-fringues, des plats appétissants, ou tout cela à la fois. Si vraiment nous avons à coeur la dignité des enfants à naître et l’accueil inconditionnel de la vie, alors nous aurons double motivation : en rendant aux femmes leur corps, nous rendrons aussi à la vie ses droits. Ne restons pas une seconde de plus complices de cette structure de péché qui emprisonne les femmes dans un marketing réifiant et qui suscite ce cri pour que leur corps leur soit rendu.
Mais aussi, n’oublions pas de bannir de notre langage et de nos comportements tout ce qui exprime de près ou de loin un esprit de domination masculine : terminé, de traiter quelqu’un de « gonzesse », fini d’associer le courage et la force à nos bourses, et nos bourses à nos suppléments de revenus ! Exit l’exaltation de la puissance masculine ! Il y a toute une conversion de notre langage, de notre culture à opérer, avec zèle, et maintenant. Et il ne s’agit évidemment pas que de la question des femmes et de l’avortement. La question de l’euthanasie relève exactement de la même logique. Il faut entendre cet appel pour qu’on nous « aide à mourir dans la dignité » (auquel les soins palliatifs sont déjà une réponse immédiate et intelligente, fruit de cette écoute), comme jaillissant d’une culture qui veut que la faiblesse et la souffrance soient des marqueurs d’indignité. Et là aussi, il faut lutter contre la glorification outrancière des puissants (qui ont réussi), des grands sportifs (en bonne santé), des belles-gueules (bien lisses et sans rides). Valoriser, poser un regard d’amour, à l’exemple du Christ, et du Pape François à sa suite : sur le petit, la personne malade, la personne qui vit dans la misère.
Il faudrait faire le même exercice en toutes circonstances, et avant l’indignation, redoubler d’écoute, d’intelligence et d’inspiration, pour entendre ces détresses qui ouvrent une brèche dans le coeur de nos contemporains, d’où jaillit un cri de l’Esprit. Il faudrait le faire pour le mariage, et comprendre mieux, derrière les revendications pour la reconnaissance de leur amour, quel cri de libération se cache dans le coeur de ceux qui demandent le droit au mariage. Quel mal ont pu faire aussi, à ceux qui ne correspondent pas aux clichés genrés d’hommes et de femmes, les regards et les paroles de ceux qui ont des-couilles-eux-au-moins. On pourrait faire de même à propos de la culture de l’enfant à tout prix, et du cri qu’elle cache : ceux qui sont en désir d’enfant peuvent témoigner de ce qu’on n’entend pas leur cri. Mais par contre, gonfler le poitrail, nous savons faire.
En ce temps de l’Avent particulièrement, je m’étais fait un devoir de ne pas mettre l’accent sur toutes ces questions, sinon dans l’intimité, pour m’exhorter moi-même à la conversion. Loin d’avoir renoncé à l’engagement pour la cité, j’ai seulement décidé de faire silence pour mieux essayer de tendre l’oreille et prêter mes mains aux lieux d’où partent les cris. Mais je reste saisi par le contraste entre la poésie de la crèche, et la bestialité ou la bêtise de certaines attitudes. Il est évident qu’en ce temps de l’Avent, je suis plus que jamais touché par le cri silencieux des enfants qu’on avorte. Mais ma première station, ça restera la crèche, où j’attends, j’écoute, je contemple et je prie.
Regarde, l’amour et la miséricorde sont près de venir au monde. Quand on va à l’Eglise célébrer les mystères, on comprend qu’il s’agit d’une transsubstantiation de figures terrestres en réalités célestes, pour que se réalise ici-bas ce que le ciel nous promet. On comprend alors qu’en incarnant une espèce de virilité mal dégrossie, de bestialité refoulée, faite de jugements accusatoires et d’indignations sélectives, on sert nécessairement le mauvais maître. Je choisis d’essayer, avec tout ce que cela comporte d’imperfection et de ratages, d’incarner plutôt l’amour et la miséricorde, d’écouter les gémissements de la colombe. Dans l’écoute, la compassion et notre propre conversion, on réalise déjà, je crois, l’espérance du Royaume de Dieu.
Goscinny t’aurait appelé Grossebaf, je crois. À force de s’en prendre on va avoir du mal à écouter :)
Merci, c’est salutaire.
Pour la forme : souci de Grammaire au début, que je sache, le Père de Chardin ne souffrait pas de personnalités multiples, donc il reste un sujet à la 3e personne du singulier : « Je crois, comme le pensaiT le Père Pierre Teilhard de Chardin, que le christianisme est… ».
Sur la forme, je te rejoins tout à fait, sur l’écoute, et le Shema Israel.
Mais, même si je sais bien que ce n’est pas ton propos, je vais me permettre une petite nuance complémentaire : et si l’on écoutais aussi d’où vient cette souffrance qui se réfugie dans une complaisance de la violence? Cela fait un certain temps que l’on se penche sur le blues des hommes et la difficulté d’assumer une vraie virilité.
Que tu dénonces la domination mesculine, l’exaltation de puissance, je te rejoins tout à fait.
Par contre, dans ta phrase : « terminé, de traiter quelqu’un de « gonzesse », fini d’associer le courage et la force à nos bourses, et nos bourses à nos suppléments de revenus ! »
la partie du milieu me dérange.
Le courage et la force SONT une marque de virilité (ne serait-ce que parce que biologiquement, les mécanismes physico-chimiques y prédisposent l’hômme/individu masculin). Mais il faut pour moi bien voir ce qu’est vraiment la force (vertu cardinale) dont le courage dérive.
Comme l’écrivait Tertullien, « il n’y a pas plus viril que le Christ! ». Pour moi, la force et le courage ce n’est pas aller s’empoigner dans la rue et tout démolir, c’est accepter de prendre sur ses épaules le joug de sa vie, d’y hisser au besoin les plus faibles. Pour reprendre les images bibliques, c’est la force du travailleur de la terre, du vigneron, du bon berger.
C’est présenter son (robuste) dos face aux coups, de se dresser comme un rocher, comme un rempart entre les plus faibles et le danger.
C’est aussi la force de dire son amour dans la souffrance, et, quand celle-ci devient trop forte, d’accepter de s’abandonner dans une angoisse confiante sur le chemin de la mort.
Difficile d’associer cette force-là à nos suppléments de revenus. Mais en tant qu’homme et père, cette force-là, j’y tiens, crois moi..
A quoi sert cette attaque ? Je le demande sans aucune animosité. Ne tombez-vous pas un peu (un tout petit peu) dans ce que dénonce le pape sous le titre « non à la guerre entre nous » : « certains cessent de vivre une appartenance cordiale à l’Eglise, pour nourrir un esprit de controverse » ? Le catholicisme, ce n’est pas le « ou bien, ou bien » qui exclut d’un certain luthéranisme, c’est le « et, et » qui synthétise. La loi naturelle fait partie de l’enseignement de l’Eglise ou alors il faut brûler le catéchisme et les enseignements de Benoît et Jean-Paul. Mais elle est parfaitement compatible avec la charité. Opposer la loi naturelle à une morale évangélique c’est renoncer au dialogue foi-raison… Et le pape ne demande pas cela, il a dit lui-même qu’il assumait l’enseignement de l’Eglise.
Oui, certains dérapent parfois face aux menées du gouvernement… Ils invoquent la loi naturelle de façon caricaturale et sans comprendre de quoi ils parlent, c’est vrai. Face à eux, faut-il faire la morale ? Ce qu’on leur reproche justement de faire. Ou simplement poursuivre dans une autre voie, plus pacifique ? Et les accueillir comme des frères en Jésus-Christ ? En leur montrant que, sans violence, on peut rester fidèle aux enseignements du Christ. Et en les aidant à mieux comprendre l’enseignement de l’Eglise.
@Hubert Pneu, là, il nous enlevait l’écharde, il cautérisait notre plaie :D
@Vieil Imbécile : c’est marrant, je n’avais pas l’impression d’y aller fort, pourtant.
@Charles-Marie : OK, je comprends cette vision de la vraie force, que je partage assez… mais en quoi une femme en est-elle dépourvue ? Tu vois, en temps normal, je suis plutôt de ceux qui attachent de la valeur au symbolisme dans l’anthropologie, tu le sais bien… la nature des sacrements, tout ça. Mais à qui parlons-nous ? Il y a longtemps, je me suis retrouvé à disserter, avec une amie, sur le fait que naturellement, biologiquement, les hommes avaient une meilleure résistance à la douleur que les femmes… je ne sais pas trop comment je m’y suis mal pris, mais j’ai failli me prendre une tarte. Sans doute que de dire ça à une femme qui en bave depuis 3 jours avec des douleurs menstruelles intenses n’a pas été très fin de ma part, je dois dire. Voilà, ça c’est pour la casuistique.
Après, j’entends bien la force virile, symbolique, du père, tout ça… mais et le courage et la force de porter un enfant et de le mettre au monde, par exemple, hein ?
@Hubert : pas compris, qu’est-ce que j’ai encore fait ? Sans blague, je ne faisais que répondre à ceux qui trouvent que le Pape ne parle pas assez, je cite, d’avortement et de loi naturelle. Je ne dis pas qu’il faut opposer la loi naturelle à l’évangélisation, je dis que parler à tort et à travers sans réfléchir fait plus de mal que de bien, et que c’est trop souvent une bonne excuse pour éviter de se remettre soi-même en question. J’en suis un bon exemple, mais j’essaie de faire des progrès. Je vais vous donner un exemple.
Situation fictive n°1 : vous tenez un discours excellent, dénonçant l’avortement comme une abomination, en rappelant la loi naturelle, tout ça. Vous êtes extrêmement convainquant. Réaction de votre public : Oh oui, c’est vrai, il a raison, l’avortement est une abomination, il ne faut surtout pas que nous le défendions, et il faut tout faire pour lutter contre. Nous devons rester fidèles à la loi naturelle. Réaction de vous : cooooool !
En quoi cette situation est-elle fictive ? Ah oui, c’est simple : il y a de grandes chances que votre public soit déjà acquis à la cause de l’IVG. Rectifions donc…
Situation fictive n°2 : vous tenez un discours excellent, dénonçant l’avortement comme une abomination, en rappelant la loi naturelle, tout ça. Vous êtes extrêmement convainquant (deux fois de suite, ça force le respect). Réaction de votre public : oh non, nous sommes des monstres d’avoir défendu l’avortement jusqu’à maintenant, de l’avoir favorisé, de l’avoir pratiqué, et de ne rien avoir fait pour lutter contre. Et moi, ajoute la femme qui a avorté, c’est vraiment abominable ce que j’ai fait, je ne me le pardonnerai jamais. Réaction de vous : ne vous inquiétez plus maintenant, le Seigneur est bon et miséricordieux, il peut tout pardonner. Et toi (à la femme), va et ne pèche plus !
En quoi cette deuxième situation est-elle fictive ? Ah oui, c’est qu’en général, spontanément, on a une vague tendance au déni quand il s’agit soudain de s’auto-accuser de meurtre de masse (ou de complicité). Rectifions encore…
Situation (pas si) fictive n°3 : vous tenez un discours excellent, dénonçant l’avortement comme une abomination, en rappelant la loi naturelle, tout ça. Vous êtes extrêmement convainquant (jamais deux sans trois). Réaction de votre public : ta gueule le catho, tu nous gonfles avec ta morale de facho. Ton évangile, tu peux le prendre et te le… bon bref, il est inutile d’épiloguer.
La solution que j’essaie juste de présenter ici, sur la base de ce qui me semblait du bon sens, c’est qu’un « rappel à la loi » ça n’a de sens que si les destinataires sont susceptibles de voir un horizon à la loi. Enfin quoi, le Nouveau Testament nous le répète assez, sur le fait que ceux qui placent leur confiance en la Loi seront jugés par la Loi. Vous croyez que des gens qui pensent s’être affranchis de son joug ont envie comme ça, juste pour vos beaux yeux, de retourner sous le joug de la Loi. Vous voulez réhabiliter la loi, il faut d’abord réhabiliter la confiance dans l’amour et la miséricorde de Dieu. Il n’y a que Jésus qui pouvait se comporter comme un vrai pharisien. Nous nous sommes interdits a priori de pharisaïsme, tant que nous ne sommes pas d’abord des témoins de l’amour.
Et quand je dis ça, n’allez pas me dire que je suis comme untel que dénonce le Pape. Je ne fais que le paraphraser. Ou alors quand il dénonce ceux qui parlent trop d’avortement, il divise aussi… et se contredit du même coup, j’imagine ? Bref.
Voilà, du coup j’ai doublé la taille du billet ? :) Désolé.
Bonne soirée, messieurs et je vous souhaite d’avance joyeux Noël, sait-on jamais : je pars pour Lourdes samedi matin avec toute la famille, et j’ai beaucoup de bagages à finir. Je ne pourrai donc peut-être pas venir vous répondre avant un moment.
Ah ah, je voulais introduire une nuance et c’est toi qui renuances mon propos.
Et je suis tout à fait d’accord : les vertus ne sont pas exclusive à l’un ou l’autre sexe, et les femmes SONT en effet particulièrement fortes (ne serait-ce, comme tu l’as rappelé que parce qu’il faut encaisser les douleurs liées à l’utérus, qui sont les secondes plus importantes après les fractures osseuses.
Bref, je retiens surtout ton : « à qui parlons nous? ». C’est je crois là le coeur du problème.
Bon voyage et bon temps à Lourdes, en tout cas, et bonnes fêtes (de Noël, St Eyienne, St Jean, Sainte Famille, Sainte Marie Mère de Dieu/Circoncision de Jésus, Saint Nom de Jésus…)
Hihihi… yen a qui sont plus efficaces pour pondre des traités multi-objets que pour faire les bagages. 48h ! J’aime bien, ça te rend plus humain :)
Saint Noël, que Dieu te bénisse toi, ta femme et tes enfants ; que Notre Dame de Lourdes vous entoure de ses bras maternels, que Bernadette vous « le » dise.
Bonsoir.
Bien que n’étant pas catholique, je partage votre réflexion(« coup de gueule » ?)sur la miséricorde(j’ai justement écrit un billet à ce sujet, au titre volontairement provocateur, mais en espérant ne pas avoir été réducteur : http://pepscafeleblogue.wordpress.com/2013/12/20/ladversaire-de-francoishomme-de-lannee-2013-a-un-nom-la-finance/ )
Cela me rappelle une citation d’un roman(de la série des Narnia) de CS Lewis, que je paraphrase librement : « Dieu ? Il n’est pas inoffensif, mais Il est bon. »
Et enfin, cette exhortation de Michée 6v8 : « On t’a fait connaitre,ô homme,ce qui est bien ; Et ce que l’Eternel demande de toi, c’est que tu pratiques la justice,que tu aimes la miséricorde,et que tu marches humblement avec ton Dieu. »
Et ce commandement du Seigneur Jésus-Christ, citant Osée(et dont vous avez déjà parlé ici, sauf erreur) : » Allez donc apprendre ce que signifie : C’est la miséricorde que je veux, non le sacrifice » (Mt 9,13 ; cf. Os 6,6)
Sur ce, joyeux Noël !
« Pep’s »
Pas d’accord, il faut de tout, des gens qui se battent sur le terrain, au niveau politique, et aussi des gens qui accueillent, écoutent la douleur, les deux tâches ne sont pas exclusives l’une de l’autre. Alors oui, on a mis le paquet sur l’une, on pourrait le mettre sur l’autre.
Parce qu’à cette aune, ne serait-ce que tenter d’avancer sur le plan politique serait une blessure faite à l’autre. Et dans cette logique, il ne faudrait pas demander des abrogations de loi.
Quant à la Loi, parlons-en au sens biblique, si elle a été justement une étape dans la croissance du peuple juif et de la Révélation, ce n’est pas pour rien, ça prouve qu’elle apporte une colonne vertébrale au peuple. Qu’il s’agit certes, à un moment donné de dépasser, ok. Pour autant, il n’est pas idiot de l’avoir en tête, en sachant qu’on ne peut s’y réduire.
Quand à être jugé par la Loi, on sera tous en faute de toute façon.
Voilà un texte revigorant, rassérénant. Moi, je suis ce qu’on pourrait appeler un « re-converti », quelqu’un qui est revenu vers l’Eglise, cette année. Ce chemin, j’ai pu le faire en parti accompagné par des personnes qui tenaient un discours semblable au votre, qui étaient simplement « exemplaires », qui avaient en eux cette lumière qui m’ont rendu évident l’idée que ce chemin étaient celui à prendre. Ce n’étaient pas ceux qui ne m’auraient traité de crétin parce que je pensais mal où que j’étais dans l’erreur. Je crois que ça ne fonctionne pas, d’aller voir quelqu’un pour lui dire qu’il est indigne d’être ce qu’il est, de penser ce qu’il pense. Vous pratiquez ce que le Pape François appelle, non pas « l’amour de la morale, mais la morale de l’amour ». Il me semble qu’en terme d’évangélisation, cela fonctionne.
Ce choix de la miséricorde n’est pas le fait de fuir les sujets qui fâchent, afin d’être consensuel. Ce n’est pas une baisse d’exigence afin de plaire au plus grand nombre. Je pense au contraire que c’est un choix très vigoureux, très subversif, d’une insolente jeunesse, comme l’est le message du Christ. A l’heure où chaque débat d’idée est une guerre de tranchée, où les idées s’opposent hystériquement à coup de slogans, de doctrines, d’individualismes orgueilleux, susceptibles, inconciliables, sous forme de micro-polémiques et de buzz fatigants, le choix de la Miséricorde surplombe le tout. C’est un moyen de s’extraire de cette polarisation absurde. En tout cas, je vous remercie bien fraternellement.
@Joiegrise Vous devriez changer de pseudo. Joieblanche vous irait mieux. D’autant que votre deuxième paragraphe a bien su éviter l’écueil de l’oie blanche.
Merci pour la lumière de vos propos, bien dans la lignée de l’étoile qui nous a guidés jusqu’au Nouveau-Né.
Bonjour à tous, et désolé pour le délai de réponse…
@Polydamas : je n’ai jamais dit que se battre sur le terrain politique était inutile, mais j’ai dit qu’il fallait savoir ajuster la méthode et même la cible en fonction d’un critère plus essentiel : l’écoute. Sinon, tu sais toi-même très bien à quoi ressemble une action politique qui se fonde sur autre chose que les aspirations du peuple : c’est le noeud du système dictatorial. Même celui qui veut agir pour le bien commun n’est pas épargné par le risque de dérive. L’écoute… ! Et j’ose ici l’idée que l’écoute attentive, aux aspirations profondes, n’est pas un cul-de-sac démagogique mais peut-être le moyen d’entendre s’exprimer l’Esprit, à condition évidemment de le faire en bonne intelligence, avec raison, et dans un réel soucis du Bien – pas de soi-même, ni de son camp, ni de ses idées, etc.
@JoieGrise : votre message me touche beaucoup, et je plussoie à ce que vous dit cet Vieil Imbécile, toujours si plein de sagesse. Simplement, je dis des choses… mais je crains de ne pas encore bien réussir à avoir une pratique à la hauteur des exigences que j’exprime ici.
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