Je vous salue Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec vous. Seigneur Jésus, ce sont là les premiers mots de notre prière à Marie. Et ce sont aussi les mots de l’ange lui annonçant ta venue. Comment se fait-il que, pour prier l’intercession de ta très sainte Mère, nous reprenions ces paroles de ton envoyé ? Tes paroles, finalement. Faut-il que tu nous précèdes toujours dans la prière, comme tu nous précèdes déjà pour prier Notre Père ? Loué sois-tu, Esprit Saint, qui viens à notre secours, car nous ne savons pas prier comme il faut (Rm 8,26).
Seigneur tu t’es établi parmi nous, te choisissant un sanctuaire de chair pour y recréer de l’homme. Le mystère de ta conception dans le sein de la vierge, promesse de naissance au milieu de nous, n’a d’égal que celui de ta mise au tombeau, promesse de naissance à la vie glorieuse et éternelle. L’un comme l’autre annonce la bonne nouvelle : le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire (Jn 1,14).
Alors nous voyons la puissance de l’Esprit Saint à l’œuvre dans un seul et même acte de salut, de ta naissance à ta résurrection. Car cet Évangile, que Dieu avait promis d’avance par ses prophètes dans les saintes Écritures, concerne son Fils qui, selon la chair, est né de la descendance de David et, selon l’Esprit Saint, a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts (Rm 1,2-4). Et nous pouvons reprendre les mots de l’ange à Marie, car ils sont l’annonce-même de cette bonne nouvelle.