Il y a deux nations que mon âme déteste, et la troisième n’est pas une nation, dit le sage : les habitants de la montagne de Séïr, les Philistins, et le peuple stupide qui habite à Sichem (Sir 50,25-26). A Sichem, Jésus rencontre une femme, près d’un puits. Ici s’inaugure la septième et ultime alliance de Dieu avec les hommes !
Il fit alliance avec Noé, Abraham, Isaac, Jacob, Moïse et David. Mais les samaritains, qui ont rejeté la sixième alliance, celle de la montagne sainte, ne peuvent plus adorer le Père en vérité. Aussi Jésus peut-il dire à cette femme : Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari, car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari.
Sichem est un lieu d’alliance avec Dieu, où son peuple reçoit un statut et un droit, tel une jeune mariée (Js 24,25). Jésus y rencontre une femme près d’un puits, comme autrefois le serviteur d’Abraham y trouva Rebecca pour Isaac (Gn 24) ; comme Jacob et Rachel (Gn 29), et comme Moïse et Tsippura (Ex 2). Comme toutes ces femmes, la samaritaine ira prévenir les siens : des fiançailles se préparent, pour une septième noce d’éternité.
Il y avait six jarres emplies d’eau à Cana, au mariage où les invités connaissent l’époux. Jésus les changea en un vin excellent. Il y a ici une septième jarre, vide, et une femme infidèle. L’alliance en Jésus est une noce avec une jarre remplie d’une eau vive d’éternité, et un époux qui sait toute notre infidélité. En lui, même le pécheur peut désormais adorer le Père en esprit et en vérité 1.
Notes:
- Les principales clefs de lecture de ce récit me viennent de l’excellent livre de Marie-Hélène Dechalotte, A travers Jean – une lecture insolite du quatrième évangile, éd. Médiaspaul, 2012. ↩