Peut-être as-tu remarqué que ce blog n’était plus très actif depuis quelques temps. Et peut-être même t’en es-tu ému (si, allez, avoue… non ? bon d’accord). Disons que j’ai eu quelques occupations autres, et j’en suis désolé.
Entre autres choses, ces deux dernières années, je me suis laissé aller à une passion en particulier : la Bible. Et voilà que je termine céans une formation de bibliste, qui m’a donc un peu occupé depuis deux ans. Je ne te ferai pas ici le détail des joies d’articuler cela avec une vie familiale et professionnelle rebondissante. Ce n’est pas le propos. Je viens juste te donner quelques nouvelles : je suis en vacances, mon certificat d’études bibliques quasiment en poche, et il me revient l’envie de t’écrire un peu, à toi, lecteur de ce blog (oui, toi là-bas, au fond).
Pour être tout à fait honnête, si j’avais déserté un peu ces pages, ce n’était pas que pour des questions de temps. S’y mêlait quelque chose d’autre… une lassitude, que décrit assez justement l’ami Henry le Barde, blogueur récemment sorti du coma.
Bref. Me voilà de nouveau opérationnel pour annoncer ici, modestement, la Parole de Dieu. Quoiqu’aujourd’hui, ce soit plutôt moi que j’annonce ! Et allons, encore un aveu : j’écris ces lignes non seulement pour le plaisir égoïste de donner de mes nouvelles au monde entier, il est vrai ; mais aussi pour me mettre un peu la pression, me forcer à revenir, à écrire régulièrement, à ne pas laisser repartir l’envie dès le lendemain. En d’autres mots, c’est une façon de m’engager un peu envers toi.
Pour finir avec les nouvelles, il s’avère, de formalisation assez récente, que je vais continuer les études l’année prochaine. Je te dis ça en prévention… il est possible que je m’absente à nouveau à la rentrée. Je ne sais pas, mais je préfère anticiper. Et puis je le dis aussi parce que c’est quelque chose d’important pour moi, que j’avais envie de partager avec toi.
Alors voilà, en deux ans, j’ai eu la chance de pouvoir suivre les cours universitaires du cursus du baccalauréat canonique / master de théologie, mais uniquement dans une discipline : celle qu’on appelle pompeusement les « sciences bibliques » (en même temps, d’expérience, les gens comprennent mieux de quoi il s’agit que quand on leur dit « exégèse »). J’ai fait ça essentiellement pour moi, par passion pour la Bible, mais aussi, je dois l’avouer, parce que mon curé m’y a un peu poussé. A partir de l’année prochaine, c’est désormais sur l’ordre de mon diocèse que je vais poursuivre le cursus du baccalauréat canonique, dans les autres disciplines… puis j’enchaînerai sans doute sur la licence canonique et enfin, je l’espère, le doctorat, en exégèse of course. L’idée étant de réussir à faire tout ça avant d’avoir atteint un âge lui aussi canonique, juste histoire d’être encore assez pimpant pour avoir la joie d’enseigner à mon tour.
Quoiqu’il en soit, d’ici le rush de la rentrée, j’ai un peu de temps, et un peu d’envie, pour venir te parler de ce que je connais le mieux : la Bible. Peut-être qu’à l’occasion j’aurai même envie de te parler d’autre chose, qui sait. Ce qui est certain, je préfère te le dire tout net, c’est que je vais éviter les sujets socio-politique. Brrr… j’ai succombé il y a plusieurs mois à une brutale et soudaine allergie, et du coup, mon médecin me l’a interdit : pas de billet à caractère socio-politique !
Non, blague à part, le légalisme dans lequel s’est parfois vautrée, ces dernières années, la sphère chrétienne sur internet (et moi avec, hein, quand j’écrivais encore régulièrement), à répéter en boucle qu’on n’est pas sauvé par la loi mais par la foi, et en parallèle, à réclamer tant qu’on peut des lois, à s’y opposer ou même seulement à en faire des commentaires en-veux-tu-en-voilà, m’a juste vacciné. Ça et puis commenter l’actualité en circuit fermé. Une nuit j’ai même rêvé que j’étais devenu un tombeau blanchi, tout ça. En me réveillant, j’étais tout pâle ! Me suis-je seulement réveillé ? Bon, oui je reconnais, mon jugement est un peu rude, et j’en suis désolé. Les allergies ça fait souvent ça. Alors oublie, je remballe de ce pas mon anarchisme bougon et je ferme cette parenthèse.
Donc, tout ça pour dire qu’au programme ce sera Bible. Et je… non voilà, c’est tout. Je vais essayer de faire court, aussi.
Bonjour !
« La Bible ». Beau programme, qui vaille effectivement la peine que l’on s’y consacre, car Sa Parole, « vivante et permanente »(1 Pie.1v23) « demeure éternellement »(Esaïe 40v8).
Autre domaine éternel qui mérite que l’on s’y consacre, en parallèle : les personnes !(Jean 5v28-29)
Voir : https://pepscafeleblogue.wordpress.com/2013/02/22/deux-choses-eternelles/
En Christ,
Pep’s
Si, si, moi je m’en étais un peu ému! Mais vu ta quantité de travail, et comme tout vient à point pour qui sait attendre…
2 questions :
– qu’est-ce que cela a donné, la typologie (à défaut de mot plus juste) Sh’ma Israël/Evangile de Luc? Tu as fait un papier / exposé dessus?
– où étudies-tu (si ce n’est pas indiscret)? De mon côté, j’ai un nombre conséquent de matières à rattraper pour mon premier semestre de premère année de licence en théologie catholique en Enseignement A Distance (à Strasbourg, mais je vais peut-être faire transférer mon dossier à Metz, ce serait plus logique), études dans lesquelles un ami de la paroisse m’a entraîné en début d’année scolaire…ça m’a donné l’occasion de lire quelques oeuvres des Pères, et la joie de se retrouver entre frères pour travailler la Parole…de façon encore différente d’une lecture continue/lectio divina/banquet de la Parole et autres approches de la Bible!
En tout cas, je comptes sur toi, car jusqu’ici il est rare que je me sois ennuyé dans tes billets!
@ Charles-Marie:
Bonjour Charles-Marie,
Merci de ta patience et de ton assiduité ! Pour répondre à tes questions :
– Sur le Shema Israël dans l’évangile de Luc, je ne suis guère allé plus loin que Lc 8. Enfin si, un peu : je me suis procuré le livre de Birger Gerhardsson, The Shema in the New Testament, éd. Novapress, 1996, qui a surtout travaillé sur l’évangile de Mathieu, et qui prend en gros 3 sections de l’évangile dans lesquelles il voit le Shema en filigrane : les trois tentations de Jésus au désert, la parabole du semeur, suivie chez Mathieu, du collier des sept paraboles (disons que ça fait deux en un), et le récit du calvaire (mais ça me parait moins objectif, quand même). Quant à moi, j’ai produis une première ébauche d’article reprenant et détaillant ce que j’avais dit sur mon blog sur Lc 8, puis en le faisant relire, il m’est apparu qu’il fallait que je le remanie en profondeur, notamment pour distinguer (question de méthodes) ce qui relève de l’exégèse pure du texte, et ce qui relève des résonances avec la tradition juive. Et du coup, de replonger dans le texte pour ça, ça m’a amené à pas mal de changements de points de vue, mon attention étant surtout pencher sur la question du disciple (qui est-il ? quels sont ses réseaux ?), et aussi, en définitif, à changer complètement mon fusil d’épaule en ce qui concerne Marie (dans ce texte, uniquement). Marie n’y est pas, mais les « liens du sang » de Jésus y sont, et y sont résolument mis en opposition avec l’authenticité du lien enraciné dans la Parole. Enfin bref, du coup, je n’ai pas réussi à terminer ce travail de rédaction, aussi parce que je ne sais pas encore bien où il m’emmène (in progress…)
– J’étudie à l’Université Catholique de l’Ouest (Angers, 49). Je ne savais pas que tu avais démarré une licence de théologie à Strasbourg. C’est très exigeant, alors je te souhaite bon courage pour la suite.
Pour moi aussi, ça va être très différent maintenant, l’exégèse passant nécessairement au second plan, après la théologie, et pour les quelques années à venir. Ca ne m’empêchera pas de venir me « défouler » ici !!! Déjà, tu verras, je démarre une série de billet sur le récit des dix plaies d’Egypte (issu d’un travail que j’ai eu à faire pour la fac, et que je vais développer un peu, et vulgariser aussi un peu, pour le blog).
Et puis en dehors de ça, j’espère pouvoir continuer de sortir des trucs un peu fouillés de temps en temps, toujours via mon travail à la fac (ça me permet, via les profs, d’avoir une relecture avisée avant publication !). Cette année, j’ai mis ces papiers-là en ligne, par exemple : https://uco-fr.academia.edu/Jo%C3%ABlSprung en raison des bonnes notes qu’ils m’ont valu. En revanche, je ne peux pas trop mettre ça sur le blog, c’est trop… enfin tu vois, quoi.
Allez, merci beaucoup et à très bientôt j’espère.