Je voudrais faire ici recension d’un article de Pierre Lenhardt paru dans le n°2 des Cahiers Ratisbonne, le 1er juin 1997, intitulé : La Tradition d’Israël sur la Présence Divine (Shekinah) dans le Temple et dans le monde éclaire la foi chrétienne en l’Incarnation.
Pierre Lenhardt (PL) est un des pionniers des études juives au service de la foi chrétienne, et de l’amitié judéo-chrétienne. En dehors de quelques références de lui ici ou là, je n’ai pour l’instant lu que cet article, de sa main. Ses autres écrits ont tellement servi de base pour ses successeurs, que j’en ai plus ou moins pris connaissance de manière indirecte, par le biais des nombreuses notes et citations faisant référence à ses textes.
Dans cet article PL rappelle que, selon le Catéchisme de l’Eglise Catholique, » (§ 463) La foi en l’Incarnation véritable du Fils de Dieu est le signe distinctif de la foi chrétienne » (c’est moi qui surligne). Mais PL est très prudent avec ce qui est « distinctif » entre judaïsme et christianisme et précise ce que l’Eglise entend par Incarnation : « le fait que le fils de Dieu ait assumé une nature humaine pour accomplir en elle notre salut« . Si cette précision est nécessaire, c’est pour éviter de considérer que la venue de Dieu au milieu des hommes, son abaissement – ce qu’est aussi l’Incarnation – soit un signe distinctif de la foi chrétienne. Et justement, il y a dans le fait que Dieu ait assumé une nature humaine quelque chose de l’Incarnation qui est aussi une réalité très importante dans la Tradition d’Israël : « Cette réalité, c’est celle de la Présence de Dieu (Shekinah) dans le Temple de Jérusalem, au milieu des fils d’Israël et en d’autres lieux du monde, selon diverses modalités« . Pour la suite, je suivrai le plan de l’article en 5 parties.
1. Tradition d’Israël
L’auteur tient d’abord à expliciter ce qu’il entend par Tradition d’Israël. Le paragraphe est court pour dire quelque chose que PL a développé dans « La Torah orale des pharisiens : textes de la tradition d’Israël », Cahiers Evangile, supplément n°73, septembre 1990. L’idée majeure, c’est que la Tradition (dans laquelle le Seigneur est venu assumer la nature humaine) ne se réduit pas à l’Ecriture ; ce que nous appelons l’Ancien Testament. C’est pourquoi PL parle de Torah orale et rappelle que l’enseignement des maitres d’Israël était aussi considéré comme divinement inspirée. Je permets ici d’ajouter, ce que ne précise pas PL dans ce trop court paragraphe, que Jésus n’a pas démenti cela et a rappelé que « les scribes et les pharisiens étaient assis dans la chaire de Moïse » (Mt 23, 2) et qu’il fallait donc faire tout ce qu’ils disent. Un type de l’infaillibilité pontificale, ici. Mais je m’égare…
PL rappelle donc que cette Tradition s’exprime « dans la prière synagogale et par le midrash (exégèse)« , dans la pratique populaire d’une « prière liée aux sacrifices du Temple » et dans les pèlerinages. Et surtout il conclue ce paragraphe avec un point qui va intéresser mon étude au premier chef : les fêtes. Je cite :
Les fêtes, et tout spécialement les fêtes de pèlerinage, étaient d’ailleurs comprises, selon une tradition immémoriale, comme des rencontres […]. La rencontre avait lieu dans le temps des fêtes et dans l’espace de la « Tente de réunion » (mo’ed = réunion, rencontre), puis du premier Temple et enfin du 2ème Temple.
Je précise que la rencontre dont il est question, c’est la rencontre avec le Seigneur.
2. Vocabulaire de la ‘Présence Divine (Shekinah)’
La racine shakan veut dire habiter. Elle a donné, pour le récite de l’Exode, le mot mishkan, que nous traduisons par Tabernacle. C’est bien sûr sur cette racine qu’est fondé le mot Shekinah, « qui signifie l’action d’habiter, mais ensuite et surtout la réalité qui résulte de cette action, à savoir la Présence Divine qui habite le lieu du monde où elle veut habiter ».
Dans cette partie, en dehors de ça, PL résume juste ce que j’appelle moi l’embryogenèse du Temple, en revenant sur le champ lexical de l’habitation propre à chaque étape de cette vie du Temple, de la Tente de la Rencontre érigée au désert, « établie par la suite à Shilo« , « puis rétablie par David à Jérusalem« , « et finalement transférée dans le Temple construit par Salomon« .
En note il ajoute quand même un détail essentiel, mais qu’il ne développe pas : le fait que l’Esprit Saint est inséparable de la Shekinah. Pour bien faire, ajoute-t-il quand même, il faudrait donc aussi examiner le vocabulaire concernant l’Esprit Saint dans la littérature rabbinique. On comprend bien que le format de l’article ne s’y prête pas.
3. La Shekinah dans le Temple
Dans ce long paragraphe, PL développe le concept de la Présence de Dieu dans le Temple, dans le sens de ce que nous appelons Théophanie, et dans des termes qui ne sont pas sans rappeler la présence réelle dont il est question pour les chrétiens dans l’eucharistie.
Dans la Tradition d’Israël, le lieu de la Shekinah est avant tout « au plus haut des cieux » et c’est par un abaissement que le Dieu transcendant se révèle en se rendant réellement présent au milieu des hommes. « La Shekinah, certes, est la Présence de Dieu mais cette Présence n’est pas ontologiquement autre chose que Dieu présent« . Le paragraphe se conclut ainsi (c’est toujours moi qui surligne) :
Si nous devons mettre au premier plan la Shekinah dans le Temple, c’est parce qu’elle est la Présence de Dieu qui illumine le plus adéquatement la Présence de Dieu en Jésus-Christ. C’est en effet surtout par rapport à cette réalité de la Shekinah dans le Temple qu’il faut bien dire que le Jésus-Christ de la foi chrétienne est la Shekinah par excellence.
Une autre idée importante de cette partie est celle de la conscience permanente de l’Unité de Dieu, malgré la diversité des manifestations de la Shekinah. Ceci implique que la Présence de Dieu dans le monde ne se limite pas nécessairement au Temple, ce qui ne « divise » pas la Shekinah. De même avec Jésus : il est présent dans l’Eglise, dans l’eucharistie, mais aussi « dans le prochain qui souffre et dans toute la Création« .
4. La relation de Jésus au 2ème Temple et aux sacrifices
A partir de ce moment, il se passe quelque chose d’à la fois émouvant et un peu déstabilisant : PL se laisse emporter par l’indignation. Pourquoi ? Parce qu’il aborde notre idée contemporaine du rapport de Jésus au Temple ; idée commune selon laquelle Jésus aurait été plus ou moins hostile au Temple, « et le corrollaire de cette position, selon lequel la destruction de Jérusalem et du Temple en l’an 70 du Ier siècle signifiait la clôture de l’ère ancienne et l’établissement du règne messianique du Christ sur les ruines du judaïsme ». PL n’est cependant pas complètement négatif par rapport aux évolutions de l’exégèse contemporaine. Mais, avec quelques exemples, il montre tout de même en quoi cette « théologie de la substitution » est tenace, notamment en citant l’un des exégètes mainstream ayant le plus contribué en France à ouvrir des ponts entre le courant majoritaire et l’école d’un PL, le cardinal Jean Daniélou. Il cite en particulier abondamment ce chef d’oeuvre de Daniélou, Le signe du Temple ou la présence de Dieu (dont on peut trouver une recension ici). Il déplore notamment ce genre de propos :
La Gloire de Dieu résidait dans le Temple jusqu’à l’avénement de l’Incarnation. Mais ce jour-là elle commence à résider en Jésus (p.28) …. C’est pourquoi le Christ pouvait répondre aux Pharisiens qui l’accusaient de méconnaitre le temple : « Il y a ici plus que le Temple ». Le Temple de pierre désormais va pouvoir être détruit. Qu’importe puisque, après trois jours, le Temple véritable va être instauré définitivement (p. 32-33) … Le Temple est devenu inutile…
Ici PL rappelle que l’affirmation de Jésus d’être « plus grand que le Temple » ne lui a pas valu une condamnation comme un blasphème contre le Temple, mais plutôt pour ce que cela signifiait… Dans la Tradition d’Israël, la Shekinah est bel et bien « plus grande que le Temple ». « Cette évidence serait banale si elle ne signifiait pas que Jésus revendique le rang divin de la Shekinah et commet donc, aux yeux de ceux qui ne croient pas en lui, le plus grave des blasphèmes ». Si bien que la conclusion, que je trouve très forte, et qui s’impose pour PL, c’est que le fait que le corps de Jésus, « lieu de la Shekinah, soit dans une analogie profonde avec le Temple, ne diminue en rien le Temple« (c’est moi qui surligne). C’est assez énorme, je trouve. Mais attends, tu n’as encore rien vu.
5. La destruction du 2ème Temple et la mort de Jésus
Ma première lecture de cet article date d’il y a plus d’un mois, mais je crois n’avoir compris cette dernière partie qu’aujourd’hui. Non parce que c’est compliqué à lire, trop érudit… non ça n’a rien à voir avec des limites de langage. Mais c’est juste que l’idée qu’amène PL est si subversive, si intellectuellement révolutionnaire, que je crois bien que mon cerveau s’est braqué dans un premier temps. Et je n’ai pas pu saisir la portée de ce qu’il disait. Pourtant c’est d’une logique élémentaire !
Si le Temple est la demeure de la Shekinah, la maison du Christ en d’autres termes, alors sa destruction en 70 de notre ère ne peut être perçue que comme une catastrophe ! Une catastrophe à l’image de l’horreur que nous inspire la passion du Christ ! Bien sûr, quand nous revivons la passion du Christ, c’est consolé par l’espérance en son issue, la résurrection. Bien sûr, ce n’est pas non plus sans la vive conscience, emplie de gratitude, que Jésus donne sa vie pour le rachat de nos péchés. Pour autant, notre vendredi saint est un jour de jeûne et de deuil, de pénitence, de conversion. C’est exactement ce que PL rappelle pour ce qui concerne le jeûne et le deuil de la destruction du Temple dans la Tradition d’Israël. Il rappelle aussi que Jésus a très certainement porté le deuil de la destruction du premier Temple, aux fêtes de commémoration de sa destruction par Nabuchodonosor.
Je sais, nous avons l’habitude de voir dans la chute du premier Temple un type de la passion et de la mort de Jésus. Ceci n’est pas nouveau, et parfaitement intégré à la théologie chrétienne dans la mesure où cela concerne l’avant de l’Incarnation.
Je vais te dire, j’avais déjà une vive conscience de l’importance que pour l’ancienne alliance « jamais révoquée » (selon les mots de Jean-Paul II) la Providence ait fait subsister des témoins vivants de cette alliance : non seulement pour que nous ayons toujours une lampe allumée sur cette ancienne alliance, mais aussi pour que le monde la connaisse : si elle n’est pas révoquée, il faut bien qu’elle demeure vivante jusqu’à la fin des temps. Et c’est donc qu’Israël est toujours nécessaire. Même si ce n’est déjà pas une idée facile à partager avec tout le monde, tout cela, je l’avais bien à l’esprit depuis longtemps…
Mais l’idée ici de PL a ceci de révolutionnaire – et je le redis, j’ai fait un gros blocage intellectuel dessus au début – qu’elle considère la chute du deuxième Temple, en 70 de notre ère, comme un prolongement de la passion du Christ. Même si ce sont mes mots, et pas les siens, d’ailleurs. Nous, chrétiens, sommes bien appelés, avec l’Eglise, à vivre aussi la passion du Christ, à la fin des temps tout ça… Et dans un autre registre, Blaise Pascal dira, en considération de nos péchés, que « le Christ est crucifié jusqu’à la fin du monde« .
Mais la conclusion qui s’impose ici, c’est qu’Israël nous précède dans cette eschatologie. Israël nous précède dans cette communion à la passion du Christ. La destruction du deuxième Temple de Jérusalem est finalement le premier temps de cette participation eschatologique aux mystères du Christ qui succède à l’Ascension. En sorte que ce que l’Eglise est appelée à vivre, Israël le vit déjà. Israël était, et reste pour toujours le type du peuple de Dieu. Si bien que loin de considérer avec mépris l’espérance d’Israël dans la reconstruction du Temple, nous ne devrions y voir rien moins que le précurseur de notre espérance en la parousie du Christ. Notre espérance, notre attente du messie est la même !
Je me retiens de le noter depuis le début, mais tout au long de l’article, PL ne parle jamais du « second » Temple comme nous avons l’habitude de le faire, mais du « deuxième » Temple. Et je trouve que ça dit beaucoup de sa compréhension du Temple, de sa destruction et de sa place dans l’eschatologie chrétienne, finalement.
Conclusion
La fin de l’article invite donc naturellement à retourner à la source, et à fréquenter assidûment les maîtres juifs contemporains pour mieux comprendre tout ce qui concerne le Temple et la Shekinah, en particulier, et à examiner à la lumière de l’enseignement rabbinique, les sources anciennes sur le sujet. Mieux connaitre le Temple, mieux comprendre la Shekinah, c’est mieux connaitre et comprendre le Christ !
Pour un travail, qui reste à faire, rien ne remplacera la fréquentation des sources juives que seul le contact avec des maîtres juifs vivants, à Jérusalem ou ailleurs, rend possible. Il ne suffit pas, en effet de dire que Jésus est la Shekinah. Il faut éprouver cette conviction au contact de la Tradition d’Israël et de ses multiples opinions et expressions quant au Temple, à la Shekinah et à l’Esprit Saint.
La difficulté est alors d’être assez proche de la foi des juifs pour « éprouver la souffrance de la séparation » avec eux sans tomber non plus dans un évangélisme pro-sioniste aveugle, qui mépriserait les complexités des considérations et difficultés à résoudre poue rebâtir le Temple.
Oui, ça aussi été ma première réaction à la lecture de l’article, et ce qui m’a d’ailleurs conduit au blocage que j’évoque. Je n’arrivais pas à comprendre ce qu’espérait Pierre Lenhardt. Je me suis dit qu’on ne pouvait tout même pas vouloir la reconstruction du Temple de Jérusalem, qui serait une contradiction avec l’attente de Jésus, véritable Temple de la Jérusalem céleste.
C’est là, je crois, qu’il faut reconnaître qu’il y a dans notre attente, partagée avec les juifs, quelque chose de mystérieux, qui nous dépasse. De même que la venue du Messie il y a 2000 ans a déconcerté, parce qu’elle ne correspondait pas à l’image que l’on se faisait du Messie, de l’image que l’on se fait de la parousie est sans doute très éloigné de ce qui doit advenir, et qui reste un mystère. Le rôle terrestre de Jérusalem nous laissera peut-être des surprises dans l’accomplissement que nous attendons.
Il reste qu’en l’état, la prise de conscience à laquelle invite Pierre Lenhardt nous fait plonger dans une espérance vraiment renouvelée : personnellement, je vis ma vie de chrétien sans pouvoir me vanter d’avoir cet aiguillon dans la chair, de l’attente du retour du Christ. Je n’ai pas le sentiment de souffrir du manque, et de basculer dans ce rapport à la chute du Temple et à l’attente du nouveau Temple m’amène à me situer autrement dans l’Espérance chrétienne, tournée plus vers le demain de l’Eglise, dans l’esprit d’une attente de l’accomplissement de tout ce que nous vivons aujourd’hui. C’est un magnifique antidote contre la satisfaction de notre vie actuelle, je trouve.
Ceci étant dit, pour ceux qui ont des lectures plus connues, je voudrais préciser que ce qui est dit là est déjà en germe dans les écrits de Benoit XVI sur Jésus de Nazareth :
– Dans le premier tome, Benoit XVI dialogue avec le rabbin Neusner, et évoque cette conclusion, du début de l’article de Pierre Lenhardt : tout l’enjeu, dans le fait de suivre Jésus ou pas, c’est de croire qu’il est vraiment Dieu, le Dieu présent que l’on prie dans le Temple, et qui demande de la part des juifs qui l’écoutent un acte de foi décisif.
– Dans le second tome, Benoit XVI rappelle qu’il y a dans la subsistance d’Israël aujourd’hui quelque chose de providentiel, qui nous permet sans doute de mieux comprendre l’ancienne alliance. Et il rappelle, en citant saint Bernard, que l’espérance chrétienne porte essentiellement sur la conversion des nations : les juifs ayant un temps réservé pour eux, en tout dernier, pour la communion au Messie. C’est qu’en attendant, avec eux, nous marchons mains dans la mains pour annoncer la Parole de Dieu au monde.
Très intéressant, merci pour la recension (vous auriez l’article en question en pdf svp ?)
quelques reflexions :
– Il faudrait mettre tout cela en lien avec Rm 9-11 : où le salut du peuple juif est le signe et la condition de la Parousie.
– Sa réflexion sur le Temple et l’hypothèse d’une reconstitution d’un 3e Temple comme signe de la Parousie prochaine se retrouve dans le Sionisme des chrétiens évangéliques.
– sur la Torah oral comme typologie de l’infaibilité pontificale, je suis un peu sceptique, par contre il y a une lien évident avec la conception catholique de la Parole de Dieu comme étant : Tradition + Ecriture + Magistère.
– Sur la shékinah comme typologie de l’Incarnation : il faut jeter un oeil à l’Évangile de Jean : Jn 1,14 Et le Verbe s’est fait chair et il a dressé sa tente parmi nous et nous avons contemplé sa gloire ». La tente, l’habitation, et le temple étant chez Jean et chez Paul (2 Co 5 et 1 Co 6) figures de la CHAIR : s’incarner : prendre chair, c’est habiter, planter sa tente.
Le parallèle entre le l’Incarnation et l’habitation du Temple par la Shékinah a donc un conséquence pour notre théologie du corps : Le Corps comme Temple peut devenir présence réelle du Christ.
– Il faudrait chercher chez Tresmontant (scientifique, érudit, philosophe et bibliste catholique hébraïsant et ayant bcp travailler les origines juives des évangiles) s’il n’a pas travaillé sur le lien entre le prologue de Jean et la Shékinah.
merci encore pour ce très bon article.
@Benoit : Merci pour votre commentaire. Je suis désolé, mais non je n’ai pas l’article en PDF. Pour ce que j’en sais, les cahiers Ratisbonne sont essentiellement accessible dans les bibliothèques de Théologie désormais. Je ne sais même pas s’il est possible de les acheter.
Sur vos réflexions, j’aurai en effet largement l’occasion de revenir dessus, au moment d’approfondir les rapports du corps au Temple. J’ai tout juste commencé à exposer mes réflexions sur l’Annonciation, tout juste tout juste, mais bien sûr que nous allons revenir sur le Prologue de Jean. Pour vendre un peu la mèche, j’ai une note exégétique en préparation à propos du « sous son ombre », et le lien entre Ex 40, 35 – Lc 1, 35 et Jn 1, 14.
Sur Tresmontant, je ne suis pas allé puiser de ce côté – il faudrait sans doute – mais j’avoue avoir quelques a priori… je ne sais pas pourquoi.
Enfin sur la Parousie, j’avoue que c’est un concept que je n’avais pas prévu d’intégrer dans mon étude au départ, mais il semble vouloir s’y inviter un peu malgré moi. Je pensais naïvement pouvoir éviter d’entrer dans des problématiques purement eschatologiques. C’est très bien, on verra ce que ça donnera, mais j’ai tout à apprendre.
Merci pour votre réponse, j’attends la suite !
Pour Tresmontant il a un style parfois polémique et manquant de précisions, mais il a des intuitions profondément géniale, ça vaut le coup de le lire (je le connais surtout en philosophie, bcp moins en exégèse).
Merci pour ce billet qui m’a fait découvrir les travaux de Pierre Lenhardt que j’ignoraient.
J’aime beaucoup cette proposition de voir dans l’attente de la reconstruction du Temple un parallèle avec la parousie chrétienne.
Quant à votre remarque en commentaire, » personnellement, je vis ma vie de chrétien sans pouvoir me vanter d’avoir cet aiguillon dans la chair, de l’attente du retour du Christ. Je n’ai pas le sentiment de souffrir du manque », n’est-ce pas logique de ne pas tant souffrir de ce manque du Christ puisqu’il a fait le cadeaux de son humanité dans la Sainte Eucharistie ? Avant de nous laisser seuls, avant la « destruction » de son corps sur la croix, il nous a laissé sa chair en héritage au cours de la dernière scène.
Merci pour l’éclaircissement